Terril du Boubier 1

Les résultats du projet INTERREG V Destination Terrils 1

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Du Nord de la France jusqu’en Wallonie, ils jalonnent par centaines le paysage et témoignent d’un passé commun. Qu’ils soient arrondis, coniques, allongés, digités, tabulés, ils confèrent une identité forte à toute une région transfrontalière allant des Hauts de France au Hainaut et au-delà : de Lens à Charleroi, en passant par Béthune, Douai, Valenciennes, Mons et La Louvière.

Avant tout vestiges d’une histoire industrielle, les terrils (aussi appelés crassiers ou haldes) sont aujourd’hui devenus des lieux de découvertes du patrimoine, des lieux de loisirs, mais aussi des milieux naturels hors du commun qu’il s’agit de protéger.

C’est conscients de ce statut complexe que les partenaires du projet Interreg Va France-Wallonie-Vlaanderen « Destination Terrils » ont uni leurs compétences dans le but de développer des pistes pour un tourisme durable et raisonné sur les terrils du bassin minier franco-wallon.

Les terrils

Des sites historiques

Le terril est une colline artificielle formée par l’accumulation de déchets d'exploitation des mines de charbon. Il s’agit principalement de schistes, de grès et de débris de charbon. Ces déchets proviennent soit du creusement des galeries, soit des déchets du lavage des houilles.

Les vestiges historiques encore visibles sur les anciens charbonnages rappellent leur origine : ruines de bâtiment, rampe de chargement, tombe de puits, châssis à molette, bassin à schlamm, pylône… sont autant de témoins d’une activité économique anciennement prospère dans le Nord de la France et en Belgique. Dans le cadre du projet, ils ont fait l’objet d’un inventaire géolocalisé afin de les valoriser et de les rendre accessibles.

En 2012, l’UNESCO a inscrit le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais et les sites miniers majeurs de Wallonie au patrimoine mondial de l’humanité.

Des sites naturels

C’est la couleur noire que l’on associe spontanément aux terrils. Ils sont pourtant de véritables poumons verts, offrant dans certaines villes un espace refuge où la nature a pu se développer d’une façon particulière.

En effet, on retrouve des écosystèmes bien spécifiques sur ces sites présentant des conditions naturelles caractéristiques pour des habitats variés (pelouses, friches, zones de boisement, mares, roselières et zones de schiste nues…).

Ces écrins de verdure raviront les naturalistes et amateurs qui, armés de patience, pourront y croiser une flore et une faune riches : des oiseaux aux batraciens en passant par les criquets, sauterelles, coccinelles et reptiles, dont des espèces pionnières, œuvrant à la biodiversité locale.

En outre les terrils étant composés de reste de charbon, certaines zones sont en combustion spontanée (ou auto-combustion), provoquant des fumerolles et réchauffant le sol, ce qui permet le développement d’une faune et d’une flore très spécifique.

Une richesse biologique et écologique à protéger avant tout !

Des sites attractifs

Nombreuses sont les activités de loisirs qui se sont invitées sur les terrils ces dernières années. Promeneurs, traileurs, VTTistes ne le contrediront pas. S’il est réjouissant de constater un attrait croissant pour ces sites, il faut aussi garder à l’esprit qu’une utilisation non raisonnée pourrait poser de graves problèmes de conservation voire de sécurité des lieux (dégradations, risques d’effondrements,…). D’où l’importance de bien connaître ces milieux et ce qu’il est possible d’y faire tout en les préservant.

Le projet

8 structures se sont associées en Wallonie et Hauts-de-France:

À ces opérateurs, il faut ajouter les acteurs touristiques locaux qui ont très rapidement été associés à la réflexion.

Sur les centaines de terrils que compte la région visée par le projet, 75 ont été retenus en raison de leur intérêt naturel, patrimonial ou historique. Ce sont ces 75 terrils, répartis des deux côtés de la frontière, qui ont fait l’objet d’une analyse détaillée dans le cadre du projet Destination Terrils.eu.

Le projet s’est structuré en quatre grandes étapes :

#1 Diagnostic

Rien de tel qu’un diagnostic pour savoir où l’on met les pieds ! À l’aide d’une méthodologie de travail commune, les opérateurs ont établi une série d'indicateurs (fréquentation, biodiversité, vestiges de l'activité industrielle, caractère pittoresque,…) sur les sites sélectionnés. Les inventaires du patrimoine naturel, historique et pittoresque, minutieusement menés par les différents partenaires, ont alimenté une base de données commune. Ces données ont permis la production de cartes de sensibilité, offrant une vision complète et précise des caractéristiques d’un site.

Associées aux usages existants, elles suscitent un grand intérêt auprès des gestionnaires et propriétaires de terrils qui peuvent bénéficier de conseils garantissant un tourisme durable.

#2 Schémas d’accueil

En vue de favoriser l’accès et la découverte des sites, l’équipe du projet a travaillé à la conception de schémas d'accueil : accessibilité du lieu, parking, lien avec les voies douces et les transports en commun  ; mais aussi chemins empruntables, intensité des dénivelés, usages possibles… Tout a été mis en place pour que le visiteur dispose de l’ensemble des informations pratiques nécessaires.

En outre, le lien a été fait vers les opérateurs touristiques pour faciliter la recherche d’établissements horeca (bars, restaurants,…) dans la région.

#3 Guides ambassadeurs

Grâce au projet, ce sont 80 guides ambassadeurs transfrontaliers qui ont été formés, constituant un réseau prêt à répondre aux demandes des visiteurs, notamment via les opérateurs touristiques. Une belle manière de renforcer la mobilisation et l’implication citoyenne autour des terrils.

#4 Portail internet

Point d’orgue du projet : ce site internet regroupe, dans une interface conviviale et intuitive, tous les renseignements utiles aux visiteurs désirant se rendre sur l’un des 75 terrils sélectionnés. Cet outil innovant rassemble, pour la première fois, des informations complètes sur cet espace transfrontalier : types d’activités, accessibilité, cheminements, intérêts (paysager, sportif, historique, naturaliste, combiné…) rien n’a été oublié. Bonus : des prises de vue par drone viennent illustrer certains sites remarquables, et des podcasts donnent la parole à des acteurs du territoire, amoureux de leurs terrils.

Terril 74 et site du 11 19 Loos en Gohelle c Vincent Cohez CPIE Chaine Des Terrils
Cover Presentation Evenement de cloture Destination Terrils 1