Terril n° 75 – Avion

L’activité de ce terril est liée aux dépôts de plusieurs charbonnages des mines de Liévin, mais il est essentiellement dû à l’activité de son lavoir central. Apparu dans les années 40, ce terril a été édifié sur une crête agricole entrecoupée de bois à un point de convergence, où les schistes de la fosse 7 aller croiser ceux du lavoir central. Au commencement, un terril tabulaire fut érigé avec un premier plateau alimenté par voies ferrées provenant d’abord de la fosse 7 d’Avion et plus tard de la fosse 6 d’Angres des mines de Liévin, puis très vite le lavoir central apportera ses dépôts stériles pour édifier le second niveau, puis viendra le troisième et dernier plateau érigé par bandes transporteuses.

Pour aller plus loin: la compagnie des mines de Liévin

Il s’agit d’un terril mythique qui fût sans doute parmi les premiers à attirer les naturalistes par son originalité en faune et en flore.

La flore est particulièrement diversifiée et riche de surprises naturalistes, même si le terril présente un faciès de boisement, les zones ouvertes restent importantes et sont situées au sein de clairières ou sur les zones de replats.

Peuvent y être observées, la Canche caryophyllée (Aira caryophyllea), la Canche printanière (Aira praecox), le Céraiste glutineux (Cerastium pumilium var. glutinosum), le Pavot-cornu jaune (Glaucium flavum), la Cotonnière naine (Logfia minima), l’Œillet prolifère (Petrorhagia prolifera), mais aussi des plantes plus surprenantes comme l’une des seules stations d’Érucastre commun (Erucastrum nasturtiifolium), ou le rare et protégé Micropyre délicat (Micropyrum tenellum).

Au niveau de l'avifaune, ce sont pas moins de 92 espèces qui ont été recensées sur le site, un inventaire précis sur ce groupe a notamment été possible grâce à la méthode du baguage.

Plusieurs mares sont présentes sur le terril, dont une au sommet, celles-ci accueillent entre autre le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus) et le Crapaud calamite (Epidalea calamita). Ces mares, temporaires, sont soumises aux aléas météorologiques et se trouvent être en eau uniquement à la faveur de pluies à la bonne saison.

Avec 14 espèces d’orthoptères (dont le Grillon d’Italie (OEcanthus pellucens) et le Grillon des bois (Nemobius sylvestris)) et 15 espèces de coccinelles, ce site est aussi intéressant pour l’entomofaune, à noter aussi la présence de deux rhopalocères intéressants : la Piéride de la moutarde (Leptidea sinapis) et l’Hespérie de la mauve (Pyrgus malvae).

Enfin, 3 espèces de reptiles sont connues sur ce terril : le Lézard des murailles (Podarcis muralis), l’Orvet fragile (Anguis fragilis) et la Couleuvre helvétique (Natrix helvetica).

Note de patrimonialité : 116